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2017-10-01

Récit d'une Randonnée pédestre et estivale en Forêt Montmorency - Québec - Canada 21 juillet 2014

Randonnée pédestre en Forêt Montmorency
 
Sentier de la Chute de la rivière Noire





Articles connexes : (En cours)
   - Sortie hivernale dans la Forêt Montmorency (Québec - Canada) 25-02-2014
   - Promenade naturaliste dans la Forêt de Montmorency - Québec - Canada - 30 septembre 2013
   - Le lac Piché
   - Le Castor
   - L'Orignal
   - Le Cèpe d'Amérique
   - La rivière Montmorency
   - La forêt Montmorency
   - Le Tétras du Canada




Le réveil est programmé pour 3 heures du matin. La veille j'ai préparé mon sac et mes repas. Les batteries de mon appareil photo sont chargées, j'ai de l'anti-moustique, j'ai nettoyé l'objectif de mon appareil photo, tout le petit matériel est dans le sac…

Je suis debout 5 minutes avant que le réveil ne sonne. C'est une habitude, je mets le réveil, mais je me réveille toujours avant… Se laver, s'habiller, manger… 3h 30, départ…

La Forêt Montmorency (rien à voir avec la forêt de Montmorency située dans le Val-d'Oise en France) se trouve à 75 km au nord de Québec, soit environ à 1 heure de route. Elle est située dans les Laurentides.

L'objectif du jour est une randonnée qui doit me conduire à la chute de la rivière Noire, un affluent de la rivière Montmorency. Le dénivelé est d'au moins 300 mètres, mais en cumulé c'est pas mal plus. La distance est d'environ 12 kilomètres A/R mais j'en ferai quelques-uns de plus pour mes observations.

L'objectif de la randonnée, outre la beauté (à ce qu'on m'a dit) de la chute (28 mètres de haut), et du canyon (environ 35 mètres), est la rencontre avec la nature. Je sais qu'il est rare de rencontrer de gros animaux (Orignal, Cerf de Virginie, Ours noir, Loup, Lynx…), mais pourquoi pas… Ça m'est déjà arrivé…

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Arrivée à 4 h 30 sur le stationnement du pavillon d'accueil de la Forêt Montmorency. Je mets mon sac à dos sur les épaules et direction l'accueil pour m'acquitter du droit d'entrée.  La porte est ouverte, mais les volets du guichet sont fermés. Il doit être trop tôt. Je paierai avant de repartir.

Donc, direction randonnée.

Je contourne les bâtiments d'exploitation et je descends vers le lac Piché. C'est là que j'avais observé des orignaux en septembre dernier. Il fait encore noir. Le jour se lève juste sur le lac qui renvoie l'image des montagnes environnantes. Le ciel prend des couleurs. La journée va être belle.

Comme il ne fait pas encore jour, j'évite le petit sentier qui longe le lac ; je n'ai pas envie de faire un plongeon. Arrivé de l'autre côté du lac, j'entends un grand "plouf". C'est un castor qui vient de donner un coup de queue sur l'eau avant de plonger. En réalité ils sont deux, sans doute un couple, en train de faire des ronds dans l'eau. Je reste un peu là à les regarder. S'ils regagnent la terre ferme, je sortirai mon appareil du sac à dos… Mais non. Donc je continue.

Je suis proche d'un endroit où j'avais trouvé l'an dernier des Cèpes d'Amérique. Je fais un petit détour. Trois petites têtes sortent à peine de la mousse. Trop petits pour cueillir… Et comme je ne reviendrais probablement pas avant septembre, ils feront peut-être le bonheur de quelqu'un d'autre…
 
 
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 Après avoir traversé le pont qui enjambe la décharge du lac Piché, je m'engage dans un petit sentier qui descend jusqu'à la rivière Montmorency. Le sous-bois est sombre, mais on sent que le jour se lève vite. À la halte des Draveurs, je prends à gauche, sur le pont qui enjambe la rivière Montmorency, en direction du refuge Lemieux. Cette section est facile. Ensuite on traverse deux larges chemins de service, puis l'enfer commence…

En effet, ce n'est pas un chemin, c'est une coupe droite dans la montagne. Ça grimpe dur. Très dur. Le sol est humide et glissant. D'ailleurs on voit sur le sol des grandes traces de glissades laissées par les sabots des orignaux. Les herbes sont immenses et déversent sur moi des litres d'eau. On dirait qu'elles avaient fait des réserves pour m'accueillir. Je ne vois pas où je marche et je ne vois pas où je vais. Je grimpe, je grimpe… Et si 3 ou 4 orignaux dévalaient la pente… Pas grand place pour les esquiver et eux ne me verraient même pas… Je préfère ne pas y penser… Quoi que…

Un petit replat, et plus de grandes herbes. On est dans le bois, ce n'est pas qu'on n'y était pas avant, mais là je le vois. La forêt est humide. Ça grimpe de nouveau. Le sentier est jonché de gros rochers qui sont autant de marches à gravir. Ça glisse. Tiens, il y a des moustiques. Je les avais oubliés ceux-là. Ce n'est pas réciproque. Ils fêtent mon arrivée.

Ça grimpe toujours. J'ai mal partout, que ce soit muscles ou articulations. Après des replats et quelques fausses descentes, ça grimpe toujours. Je suis certain que 40 ans plus tôt j'aurais avalé ces côtes comme des côtelettes… Une gélinotte huppée me fait du gringue, mais je n'en ai que faire. Je ne vais pas sortir mon appareil photo, j'ai d'autres priorités…

Enfin, je pense être au bout de mes peines. En me retournant, je vois au loin le lac Piché et les installations. Il faut continuer. Ça doit bien faire deux jours que je marche. Je transpire des yeux. Mes lunettes sont toutes embuées. Je vais y arriver. Une pierre vaguement plate et sèche m'invite à poser mon sac et à reprendre des forces. C'est la première fois que j'entends les oiseaux. Je ne sais pas lesquels, car je suis incapable de reconnaître les chants…


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Vue sur le lac Piché depuis le sentier
Vue sur le lac Piché depuis le sentier

Vue sur le lac Piché depuis le sentier
Vue sur le lac Piché depuis le sentier
 
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 C'est reparti. C'est plat. Ce n'est pas plat… et vice-versa. Tout d'un coup, que vois-je ? Une grande descente. Moi qui pensais qu'après avoir tant monté, on verrait la chute depuis le haut… Il va falloir descendre. Ce n'est pas que je n'aime pas les descentes, mais je pense à la remontée et à mes pauvres jambes.

La descente n'est pas évidente. Quelqu'un a disposé malicieusement d'énormes rochers au milieu du sentier et a abattu des arbres. Il a dû y avoir une guerre ici. Ce n'est pas possible. Entre les rochers il y a la boue noire… Les rochers sont glissants. Il faut enjamber les arbres... Ce n'est pas toujours évident avec un sac à dos. Et il y a toujours ces satanés moustiques qui me harcèlent... La consigne : ne pas trébucher, rester debout, ne pas tomber, ne pas se casser une jambe… Qui viendrait me chercher ici ? Pas le temps de chasser les moustiques. À vrai dire j'ai le choix entre me faire piquer ou glisser sur un rocher puis dans la boue… On dirait que les moustiques redoublent d'ardeur lorsque je suis en situation délicate. Mais au fait, n'avais-je pas pris de l'anti-moustique ? Grrrrr il est dans mon sac et mon sac est sur mon dos… Dès que je peux je me mets trois couches de ce produit puant…


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La végétation le long du sentier menant à la chute de la rivière Noire
La végétation le long du sentier menant à la chute de la rivière Noire

La végétation le long du sentier menant à la chute de la rivière Noire
La végétation le long du sentier menant à la chute de la rivière Noire

La végétation le long du sentier menant à la chute de la rivière Noire
La végétation le long du sentier menant à la chute de la rivière Noire
 
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Enfin un peu de plat. Ça fait maintenant 3 jours et 3 nuits que je marche... Je suis épuisé... Le sentier débouche sur un nouveau chemin de service. Je vois la suite de l'autre côté. Je fais une halte au refuge des Naturalistes. Le dernier kilomètre s'avère facile. On entend enfin le bruit de la chute au loin, J'accélère la cadence. Elle est là, La rivière déverse bruyamment son eau au fond du canyon. Un point de vue est aménagé pour observer la chute. Ça tombe bien, je viens de me souvenir que c'était le but de la randonnée. Je sors mon appareil photo du sac à dos et j'immortalise le paysage.

À côté de la chute, je distingue un promontoire qui s'avance dans le vide. Il faut que j'aille voir ça de plus proche. La vue sur le canyon doit y être magnifique. Je passe sous une espèce de porche en bois, que j'avais pris dans un premier temps, pour un point d'observation élevé, car des escaliers permettent d'y grimper. Mais une fois rendu là, on ne voit pas la chute. Quel est le rôle de cette construction ? À moins que les arbres aient subrepticement poussé afin de boucher la vue…

J'arrive au bout du chemin.  Il y a là un chalet à flanc de rocher avec une terrasse qui donne sur la chute et le canyon. Je ne sais pas ce que ça coûte pour louer ce chalet, mais l'emplacement est remarquable et ceux qui aiment la solitude et le bruit de l'eau sont servis.

Le promontoire est facile d'accès, mais la vue n'est pas aussi grandiose que je le pensais. Tiens, au fond du canyon il y a un pont suspendu. Il faut que j'aille voir ça. Après un petit repos, j'entame le chemin de retour. Heu, non, avant, je vais me passer trois couches d'anti-moustique, manger un peu et surtout boire…
 
 
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La chute de la Rivière Noire
La chute de la Rivière Noire

La chute de la Rivière Noire
La chute de la Rivière Noire

La chute de la Rivière Noire
La chute de la Rivière Noire

La chute de la Rivière Noire
La chute de la Rivière Noire



La chute de la Rivière Noire
La chute de la Rivière Noire

La chute de la Rivière Noire
La chute de la Rivière Noire

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Je suppose que le chemin qui permet d'accéder au pont suspendu est celui que j'ai croisé tout à l'heure... Exact. Il y a marqué "Sentier". Quelle précision dans le vocabulaire... Le début est facile puis…

Aïe il y a tromperie. Ce n'est pas "sentier" mais "Escalier Géant" qu'il aurait fallu indiquer. Mais dans quelle galère… et il va falloir remonter tout ça… Je me demande si j'ai toujours ma tête pour prendre de telles décisions…

M'enfin, me voilà embarqué dans cet escalier qui m'emmène au fond du canyon. Histoire de dire que ne suis pas venu pour rien, je traverse la passerelle qui tangue un peu. Me voici de l'autre côté de la rivière noire. Il n'y a rien à voir. Le paysage est le même que celui qu'on voit depuis l'autre rive, mais inversé. Le chemin continue, mais je ne sais pas où il mène. Demi-tour, des épreuves m'attendent....

Les marches de l'escalier sont plus hautes au retour qu'à l'aller. Il doit y avoir un système de vérins hydraulique pour surélever ces maudites marches. Je m'arrête à tous les étages… Je ne sens plus mes genoux…
 
 
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Le pont suspendu et la vue à gauche et à droite de celui-ci
Le pont suspendu et la vue à gauche et à droite de celui-ci

Le pont suspendu et la vue à gauche et à droite de celui-ci
Le pont suspendu et la vue à gauche et à droite de celui-ci

Le pont suspendu et la vue à gauche et à droite de celui-ci
Le pont suspendu et la vue à gauche et à droite de celui-ci

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Je reprends mon cheminement vers l'auto. Je sens que ça va être une galère. Les rochers, les troncs, la boue, les moustiques (mais maintenant ils me laissent tranquille) sont toujours là, mais moi je suis de plus en plus fatigué. Chaque rocher est une montagne et de me poser constamment la question, voie directe ou contournement ?

Enfin, cette section est terminée, mais mon calvaire se poursuit. Ah, j'avais oublié de vous dire, il y a aussi des racines. Et elles sont vicieuses les racines, à chaque pas elles se dressent devant vos pieds comme autant de pièges et tentent de vous faire tomber. Méfiez-vous des racines, elles sont traitres et savent très bien quand vous êtes fatigués.

Et puis il y a ce bruit. Je suis certain qu'il y a un animal qui me suit, qui m'épie. Je ne le vois pas, mais lui il m'observe. Quand je marque une pause, il s'arrête aussi. Quand je repars, il repart aussi. Il joue avec mes nerfs. Un loup ? Un ours ? Un cougar ? Un lynx ? Je n'ai même pas de bâton pour me défendre. Au fait, il est où mon bâton de marche… À oui, il est resté dans l'auto. À chaque pas, j'entends comme écho le bruit de cet animal. Il attend que je tombe pour se ruer sur moi. Il sait que ça va arriver. D'autres randonneurs ont dû être victimes de la bête... À quand mon tour ? C'est sans doute une question de minutes... Mais tout d'au coup je me suis arrêté brusquement, et j'ai identifié la source de ce bruit. Ce sont mes affaires qui gigotent dans le sac, à chacun de mes pas… Maudite fatigue. On imagine le pire. Pfff j'ai eu peur... J'ai dû évacuer deux litres d'eau.
 
On dirait qu'il y a plus de racines et de rochers qu'à l'aller. Et ils sont là au milieu du chemin, et pas ailleurs. J'ai beau regarder à droite et à gauche, il n'y a pas de racines, il n'y a pas de rochers… Juste une accueillante épaisseur de mousse… Mais sous la mousse… Peu importe, je ne vois que la mousse.
 
Tiens, un Tétras du Canada. Il n'est pas très craintif. Il se laisse tirer le portrait. Je l'observe un peu, puis je poursuis ma lente progression.

J'ai fini par arriver à mon point de vue de ce matin, sur le lac Piché et les installations du centre. Il est temps de manger. Effectivement il est quasiment midi. Un rocher servira de chaise. Je n'ai pas plus tôt déballé mon casse-croûte qu'une armée de mouches m'assaille.

Ce n'est pas possible, personne ne doit les nourrir ici. Il faudra que j'en dise deux mots à l'accueil. Je suis obligé de faire de grands moulinets avec mon casse-croûte afin que les mouches ne se posent pas dessus. Au passage je tente de prendre une bouchée, mais ce n'est pas facile. Au bout d'un certain temps je décide d'utiliser ma casquette pour chasser ces pique-assiettes. Manger est un combat de chaque instant… Et puis l'accident. En faisant mes moulinets et en essayant de prendre une bouchée au passage, j'envoie mes lunettes valser dans le décor. Je ne sais pas où elles ont atterri... Je peste. Je n'y vois rien. Je ne sais pas où poser mon repas pour chercher mes lunettes. Fini les moulinets, je me hâte de terminer mon repas. De toute façon je ne vois plus les mouches. J'ai peut-être mangé plus de viande que prévu... À tâtons je cherche mes lunettes en prenant mille précautions pour ne pas les écraser. Je les retrouve enfin. Elles ne sont pas brisées. Ouf.
 
 
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Je range mes affaires  en tentant de ne pas emprisonner de mouches dans le sac. Elles sont bien capables de se laisser transporter gratis.

Mais aïe, aïe, aïe… quelqu'un a profité de ma pause pour glisser des clous dans mes chaussures de marche. Mes genoux se dérobent…  Mon vieux corps rend l'âme. Impossible de le remettre en action… Et si je me laissais rouler jusqu'en bas ?

Péniblement je retrouve l'usage de mes membres inférieurs. Je me dis que les prochains jours vont être pénibles. J'attaque la descente. Les herbes sont maintenant sèches. Elles ont aussi rapetissé depuis ce matin. Est-ce possible ?

Arrivé dans la plaine, disons vers le bas, j'en profite pour faire quelques photos : champignons, batraciens, orchidées… Toutes choses que vous trouverez dans les prochains jours sur Faaxaal, en cherchant un peu.

Merci de m'avoir accompagné dans mes pérégrinations tragi-comiques et romancées. Mais sachez que le sentier est bien balisé et qu'il n'y a pas de danger de se perdre. À moins que...
 
 
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Remarque importante : Ces photos sont gratuites et libres de droits. Pour tout usage, même professionnel, vous devez mentionner le nom de l'auteur, Kriss de Niort, et faire un lien vers le blog. Merci



2 commentaires:

Unknown a dit…

Bien le bonsoir cher M. Kriss vous nous en faites des suprises ... et de marcher trois jours et trois nuits ... Vous n'avez pas pris un sac de couchage pour dormir un peu ?
J'aimerais envoyer ce récit de voyage à ma fille qui vit quelque part dans le même pays de loup que vous ... Comment faire svp ? merci et bonne nuit.

y

Kriss de Niort a dit…

Il suffit de lui envoyer par courriel le lien suivant : https://faaxaal.blogspot.ca/2017/10/Recit-d-une-randonnee-pedestre-et-estivale-en-Foret-Montmorency-Quebec-Canada.html

Ceci étant, c'est un récit humoristique et quelque peu romancé, mais qui montre bien les difficultés de certaines randonnées, et les limites de l'humain (moi en cette occasion).

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